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Journal du chantier > Actualités |
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Un aperçu des travaux effectués
lors du dernier semestre
Transept, choeur, bas-côtés et absides: traitements de conservation-restauration des parements de pierre de taille
Les parements des parois de pierre calcaire jaune d’Hauterive se présentaient comme masqués sous un voile grisâtre, zébrés ça et là par de larges joints noirs remontants à la restauration de 1869. Certaines zones, notamment sous les fenêtres présentaient d’importantes coulures causées par l’humidité de condensation des vitraux. Dans certains secteurs de la construction, des mouvements d’origine statique ont causés la fissuration, le détachement ou même la perte de certains joints. Après un relevé de l’état de conservation des parois, les interventions ont commencé par un nettoyage mécanique à sec à l’aide de gommes de latex suivi localement pour les parties plus encrassées par un minutieux nettoyage à la vapeur. Il fallait par ailleurs pendant ces interventions de nettoyage bien veiller à conserver les quelques restes de badigeons de couleur encore présents qui avaient été épargnés par le bouchardage général des parements effectué lors de la restauration de 1867-70. Le nettoyage de certains types de joints, dont certains précédemment largement retouchés, ont pu également être effectué à la vapeur. Une fois ce nettoyage terminé, il a été procédé au traitement de rejointoiement des joint fissurés, désagrégés ou lacunaires. Ceux-ci ont été exécutés au moyen d’un mortier de chaux et de sables naturellement colorés visant à s’intégrer à la teinte des surfaces environnantes. Dans de très rares cas (principalement pour des raisons d’ordre statique), il a été nécessaire de procéder à des remplacements au moyen de tasseaux de pierre jaune d’Hauterive. Il a été finalement procédé à la retouche et la réintégration de joints conservés de teinte inadaptée, le tout visant à retrouver une unité et une homogénéité de valeur à la surface des parements de pierre jaune.
Consortium multidisciplinaire MJFZ,
M.Muttner,
octobre 2018
Les travaux réalisés à la sonnerie des 4 cloches entre 2018 et 2019
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Année |
ø |
Note |
Fondeur |
Lieu |
1 |
1823 |
157 cm |
Si bémol |
Francois-Joseph Bournez de Morteau |
Tour sud |
2 |
1786 |
126 cm |
Mi bémol |
Jean-Claude Livremont de Pontarlier |
Tour sud |
4 |
1930 |
109 cm |
Fa dièse |
Fonderie H. Rüetschi AG d’Aarau |
Tour nord |
3 |
1503 |
96 cm |
La |
Fondeur inconnu |
Tour sud |
Travaux au beffroi de la tour sud
Le beffroi, soit la charpente en bois qui soutient les 3 cloches, a fait l’objet d’un examen attentif de la part de Mme Alix Grandjean, Ingénieure civil EPFL. En effet, le beffroi se dresse à seulement quelques centimètres des maçonneries de la tour. Cette situation est peu favorable, car les vibrations provoquées par les cloches en volée risquent, si le beffroi touche les murs, de se transmettre aux maçonneries, qui, peu à peu, pourraient se desceller. Afin de réduire ces risques, les assemblages du beffroi ont été remis sous tension à l’aide de petites cales en bois, travail réalisé par les entreprises H. Rüetschi AG d’Aarau et Tschäppät-Moret de Cornaux. Le comportement du beffroi fera l’objet d’une surveillance étroite lors de l’entretien.
Les 3 cloches de la tour sud (cloche 1, 2 ,4)
La vie d’une cloche est liée au nombre de coups de battant qu’elle reçoit au cours de son existence. Au vu de leur ancienneté, les trois cloches ont fait l’objet d’une analyse ECC-Probell®, réalisée par l’Université technique de Kempten en Allemagne. Cette analyse, mise au point depuis une dizaine d’années, dresse une carte d’identité de la cloche en établissant un diagnostic de l’état de fatigue de ses parois de bronze. Le rapport ECC-Probell® permet également de calculer le poids et la forme d’un battant qui use le moins possible la cloche lors de la frappe et développe au mieux les sons émis par celle-ci. Cette analyse complète les observations visuelles et auditives ; elle oriente les décisions de restauration.
Cloche 1 et 4 : modification des jougs et des ferrures ainsi que leur nettoyage
Parce que leur bord était très usé, les cloches 1 et 4 ont été tournées de 30o. Cette décision a nécessité une modification des ferrures en métal forgé, mais aussi des jougs en bois. Lors du démontage, il est apparu que le pied du joug de la cloche no 1 était très abîmé, il a donc fallu remplacer sa partie inférieure. Avant de commencer ces travaux, il a été nécessaire de déterminer les essences des bois des jougs (chêne et noyer) et de les dater par dendrochronologie. Afin de respecter le plus possible la substance des ferrures, il a été procédé à des nettoyages doux et non invasifs, destinés à conserver la patine, couche de protection du métal. Les jougs en bois ont été brossés et traités contre les champignons et les parasites.
Cloche 2 : nettoyage du joug et des ferrures
Les résultats ECC-Probell® ayant montré que le métal de cette cloche ne présentait pas de fatigue, celle-ci a été remontée sans modification après que son joug et que ses ferrures ont fait l’objet d’un nettoyage doux.
Changement des moteurs et des battants des cloches 1, 2 et 4
Selon l’analyse ECC-Probell®, les battants anciens usaient trop les cloches et ne permettaient pas de bien développer leur son, il a donc été décidé de faire forger de nouveaux battants pour les trois cloches anciennes. Les moteurs des années ’50 étant à bout de course et ne permettant pas une régularisation fine de la volée, le choix s’est porté sur trois nouveaux moteurs.
Le beffroi et la cloche no 3 de la tour nord
En 1930, une nouvelle cloche est venue compléter la sonnerie. Le beffroi, la cloche, le joug et le battant ont été fournis par la fonderie H. Ruetschi AG d’Aarau. Pour le beffroi et le joug, le bois est abandonné au profit du métal, le monde industriel et ses techniques entrent dans le clocher ! La motorisation de la cloche a été réalisée dans les années 50’. Au vu de la cohérence de tout l’ensemble et de l’authenticité du dispositif, le choix s’est porté sur la conservation de tous les éléments sans modifications. Le beffroi métallique et le joug ont fait l’objet d’un sablage, suivi d’un zingage à jet, puis de l’application de 2 couches (fond et protection), soit un traitement de type industriel courant. Le battant a été conservé et le moteur ancien restauré. Les plages de frappe du battant à l’intérieur de la cloche étant usées, la cloche a fait l’objet d’un tournage.
Fabienne Hoffmann
Historienne-campanologue
Mai 2019
Restauration des menuiseries
Travaux sur le sas sud
Description
Tambour à deux vantaux néo-gothique 19ème siècle. Au-dessus des vantaux le tambour est prolongé par un bandeau de moulures en losanges vitrés qui rappellent le motif du carrelage de la collégiale. Les côtés sont ornés de clochetons et motifs en feuillage. L’ensemble est en chêne massif. Chaque porte est composée de 4 panneaux. Les panneaux supérieurs sont ornés de motifs ogivaux identiques à ceux du tambour ouest. Ces panneaux sont assemblés dans un cadre avec tenons et mortaises. Le tout est orné de moulures et de quelques sculptures. Les portes sont équipées de charnières va-et-vient. Le tambour est fixé par des pattes descellement.
Travaux de Conservation-Restauration
L’ensemble des ferments (serrure, gonds, vis, targettes) a été démonté.
Suite à ce démontage, le sas côté extérieur a été aspiré puis nettoyé en milieu aqueux légèrement basique. Différentes taches ont été poncées et éclaircies à l’acide puis neutralisées. Une demande a été faite, de la part de la DT, pour ouvrir une porte dans le sas côté Sud/Est afin d’incorporer les éléments techniques et la domotique. Côté intérieur du sas, un nettoyage uniquement à l’aspirateur a été réalisé du fait de l’installation d’un doublage contemporain pour le système de sécurité et la domotique. L’ensemble des ferrements a subi un décapage, brossage, mise en patine suivi de la pose d’un vernis incolore. Les ferrements ont ensuite été remontés sur les vantaux et le sas. L’ensemble du sas a reçu une finition à l’huile.
Travaux sur la porte sud
Description
Porte à deux vantaux en planches (double épaisseur) exécutée en chêne. Elle date du 19ème siècle. A l’extérieur, la porte est formée de plusieurs planches verticales assemblées à rainures et languettes et maintenues par des ferrures ornementales en fers. Ces ferrures sont datées et signées « Gacon, serrurier 1870 ». A l’intérieur, les planches sont mises horizontalement. Elles sont assemblées et fixées de la même manière qu’à l’extérieur mais par des pentures en fer plat. A l’intérieur, sur le vantail droit, en haut et en bas, sont fixés deux verrous d’arrêt. En haut, à gauche est fixé un système de fermeture de porte.
Travaux de Conservation-Restauration
L’ensemble des ferments (serrure, épars, clous forgés, targettes) a été démonté. Des cartons avec les formes des épars ont été dessinés pour mettre à leur juste place les clous forgés qui sont démontés. Suite au démontage, les deux vantaux côté extérieur ont été décapés, poncés. Ils ont été éclaircis à l’acide puis neutralisés. Un glacis d’imprégnation à pores ouverts et à base de solvants a été appliqué. La finition s’est faite à base d’un glacis à couche épaisse à base de solvant. Côté intérieur des vantaux, lors d’une intervention antérieure une peinture faux bois couleur chêne a été appliquée pour cacher les coulures dues à l’oxydation des tirefonds. La peinture faux bois a été retirée par décapage puis les taches ont été supprimées par plusieurs passages d’acide puis neutralisé. L’ensemble des ferrements a subi un décapage, un brossage, une mise en patine suivie de la pose d’un vernis incolore. Les ferrements ont été ensuite remontés sur les vantaux.
Travaux sur la porte nord
Description
Porte à un vantail en planches à rainures et languettes (double épaisseur) exécutée en chêne. Elle date du 19ème siècle. A l’extérieur, la porte est formée de 3 planches verticales assemblées à rainures et languettes et maintenues par les ferrures. A l’intérieur, les planches sont horizontales, elles sont assemblées et fixées de la même manière qu’àl’extérieur. Le bas de la porte a été restauré antérieurement.
Travaux de Conservation-Restauration
Suite à une décision de la DT, le sas en bois de sapin peint faux chêne à l’intérieur de la Collégiale du côté Nord a été supprimé. L’ensemble des ferrements de la porte Nord a été démonté (épars, serrure, clous forgés, targette) nettoyé, patiné puis vernis. La porte en bois de chêne a été décapée et poncée. Un glacis d’imprégnation à pores ouverts et à base de solvants a été appliqué. La finition s’est faite à base d’un glacis à couche épaisse à base de solvant. L’ensemble des ferrements a été remonté et une targette ancienne a été posée à l’intérieur en bas de la porte pourmaintenir la porte ouverte à certaines occasions.
Christian Schouwey,
Ebéniste-restaurateur de meubles
janvier 2020
Réouverture de l’église
Après trois ans de travaux, la partie Est de la Collégiale a été réouverte au public le 1er novembre 2019 et le chantier sur la partie Ouest a débuté.
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