journal du chantier
 
     

Nouveau sol

Canal central de ventilation: lors de la démolition, le caniveau s’est révélé en très mauvais état, en particulier devant l’orgue. Le sous-sol est de plusieurs compositions et la partie voûtée (ancienne chaufferie) a subi de nombreuses transformations.

Après inspection du canal de ventilation à hauteur de l’actuel local technique, la Commission, constatant la fragilité des superstructures de pierres réalisées par Châtelain de part et d’autre de la grille de fer, plusieurs fois remaniées depuis, reposant sur des tronçons de poutrelles aujourd’hui sectionnées, irrégulièrement scellées de part et d’autre du canal dans des maçonneries hétéroclites, présentant des empilements fragiles et de multiples porte-à-faux a décidé de supprimer les superstructures de pierre, après les avoir bien documenté, de créer un nouveau canal de ventilation et de conserver les voûtes du canal, dans sa partie orientale.

Suite au renforcement du canal central, un nouveau dallage comprenant toute la technique nécessaire a été coulé.

Orgue Walcker

La galerie en bois construite par Léo Châtelain, sur laquelle étaient installés les soufflets de l’orgue Walcker a été soigneusement démontée et entreposée en vue d’un remontage en deuxième étape.

Ce démontage a permis de découvrir l’arrière du cénotaphe et de libérer la pierre tombale de Jean Pierre, Baron de Chambrier.

Tour Lanterne et voûtes: conservation-restauration des décors peints

La présence d’importants dépôts de crasse, de suies ainsi que l’endommagement de certains secteurs de crépis par des phénomènes d’auréoles, de coulures et de taches de condensation ont fait perdre tout leur éclat aux décors des voûtes et parois de la Tour Lanterne, décors crées lors de la restauration de Châtelain/Stadler en 1867-70.

Couvertes de crasse, certaines parties de couche picturale étaient devenues extrêmement pulvérulentes ou avaient même complètement disparues; des étoiles exécutées à la feuille d’or se sont décollées voir détachées et certaines retouches antérieures étaient complètement assombries.

Enfin, certains secteurs de l’enduit supportant les décors se sont révélés dans un état de décohésion et de détachement alarmant. Après un premier constat de l’état de conservation des décors, il a ensuite été possible de définir précisément les interventions à exécuter.

Dans un premier temps il a été procédé au nettoyage de la couche picturale des surfaces peintes. Ce nettoyage s’est effectué de manière mécanique à sec, à l’aide de brosses et de gommes de latex tendre. Dans certains secteurs, notamment sur les voûtes de la Tour Lanterne, la couche picturale d’origine des décors effectuée à la détrempe à la colle se trouvait dans un tel état de décohésion que sa conservation était rendue tout simplement impossible.

Dans un deuxième temps et si nécessaire, les enduits existants ont pu être conservés au moyen d’injections de consolidant minéral dans les zones de détachement. À certains emplacements, l’état de décollement et de désagrégation des crépis était tel que leur réfection locale au moyen de mortier de chaux se justifiait pleinement.

Une fois les décors nettoyés et les enduits conservés, il a alors été procédé aux diverses retouches et réintégrations de décors, au moyen de détrempe à la colle et de pigment, avec une technique similaire à celle employée lors de la création des décors en 1869.

Enfin les étoiles dorées ont été refixées, retouchées et complétées à la feuille d’or, tandis que par endroit il a fallu reconstituer complètement les étoiles disparues à la feuille d’or.

Consortium multidisciplinaire MJFZ, M.Muttner, octobre 2018

Cloches

Les tours de l’avant-chœur abritent deux beffrois et quatre cloches: un beffroi médiéval de charpente à trois cloches (1503, 1786 et 1823) dans la tour sud, un beffroi métallique portant une seule cloche (Ruetschi, 1930) dans la tour nord.

Les trois cloches suspendues à la tour sud reflètent une situation ancienne qui a perduré jusqu’en 1930 où la sonnerie s’est enrichie d’une cloche supplémentaire installée dans la tour nord. Les trois cloches historiques ont été refondues à plusieurs reprises pour remplacer des précédentes devenues hors d’usage. La plus ancienne appartient à la dizaine de cloches gothiques encore conservées dans le canton de Neuchâtel, c’est dire sa rareté; elle a été coulée en 1503 par un fondeur ou un atelier dont on ne connaît à ce jour pas le nom, mais qui a beaucoup travaillé en Suisse romande entre la fin du XVe et le tout début du XVIe siècle. Les deux autres, plus récentes, sont dues à des fondeurs francs-comtois, de Pontarlier et Morteau (département du Doubs), qui ont fourni beaucoup de cloches dans le canton de Neuchâtel aux XVIIIe et XIXe siècles.

L’état actuel des équipements de ces cloches date de la suppression des anciens paliers à béquille au profit de roulement à billes dans les années 1930-31. Ce fut l’occasion d’un grand « relevage » qui a vu le changement de position des cloches, des modifications de leurs jougs et de leurs ferrures ainsi que des changements de battants. La motorisation, probablement en 1944,constitue la dernière grande étape de la sonnerie ; elle a laissé des traces dans la suspension d’une part, mais a aussi marqué la fin de la surveillance des cloches par les sonneurs.

Les deux beffrois et les équipements des quatre cloches sont ainsi comme un livre ouvert sur l’importante évolution des sonneries de cloche au XXe siècle, matérialisée par le changement de suspension et l’abandon des sonneries manuelles. L’équipement de ces quatre cloches a aujourd’hui besoin d’un grand relevage, travail qui n’a pas été réalisé depuis les années 1930. Une restauration soigneuse et attentive qui conserve un maximum la substance des équipements de sonnerie sera effectuée, tout en permettant à ces quatre cloches de sonner dans les meilleures conditions possibles et ainsi perdurer encore de longues années.

Fabienne Hoffmann (rapport avant restauration du 28.06.2018)

 

Vitraux absides

L’état de conservation des verrières Heaton est relativement bon dans les trois absides du choeur; les altérations souvent observées sur les verres travaillés par Heaton sont peu présentes à Neuchâtel (craquelures, décompositions ponctuelles, etc.). Ce bon état général de conservation rend superflue toute intervention de consolidation particulière. Les travaux de conservation consisteront donc essentiellement en un nettoyage précautionneux de la surface des verres avec conservation intégrale des plombs, des mastics existants ainsi que des solins. Le traitement des serrureries sera également limité à un simple nettoyage suivi d’un huilage.